Module Nm
"Tram Urbain"

Ce module est à l'échelle "N" (1/160),
mais avec de la voie métrique au lieu de la voie normale
(écartement des rails 6,5 mm au lieu de 9 mm)
Historique du site réel
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Jean-Claude BECKER
Marie BARBIER

( Page d'acueil du site )

 Située au coeur d'une zone de riches terres agricoles,mais sans aucune défense naturelle, et sur le chemin naturel des invasions, la région de Granbourg a toujours attirée les populations nomades, mais il a fallu attendre que commencent à se développer les villes fortifiées pour qu'une population sédentaire s'y fixe réellement.

   Derrière ses murailles, la ville subit difficilement les passages de ses voisins proches et lointains (rançonnages, pillages,...)
   La ville, plusieurs fois détruite, est à chaque fois reconstruite, et protégée par des remparts de plus en plus puissants.
   La paix entraîne la prospérité de la région, et la ville de Granbourg devient une grande capitale économique grâce à ses foires et marchés dont la renommée s'étend fort loin.
   Sa Foire aux Bestiaux bisannuelle, et son Marché aux Grains, bien connus de tous les gens de l'époque, ont fortement contribués à faire sa fortune.
   La bourgeoisie locale prend de plus en plus d'importance en important, puis réexportant tous les produits possibles de qualité .
Début des premières grandes industries
   Craignant pour leur calme, leur douceur de vivre, et redoutant peut-être une nouvelle concurrence sur le plan politique, les bourgeois de Granbourg imposent que les grandes usines s'installent assez loin de leur ville.
   Le chemin de fer commence à se développer dans le pays. On commence aussi à parler d'une ligne locale. La bourgeoisie refuse son passage par Granbourg. Les "Grands Patrons d'Industrie", qui ont une meilleure vision de l'avenir, insistent chacun pour qu'elle passe près de leurs usines, et non par celles de leurs voissins et concurrents.
   La loi Migneret signe l'acte de naissance des chemins de fer d'intéret local.
   Mr. Freycinet, Ministre des Travaux Publics, lance le "plan Freycinet", qui va permettre (entre autres) le développement des chemins de fer d'intéret local
Choix du tracé définitif
   Celui-ci résulte d'un compromis, sans doute le plus mauvais qu'il fût possible de trouver : afin de ne froisser la susceptibilité d'aucun "Grand Patron d'Industrie", la ligne, à voie métrique, passera à peu près à égale distance de chaque usine, et ni très loin, mais aussi ni trop près d'elle
   La ligne ira de la ville de Villouest la Neuve, à l'ouest, à la ville de Ostville sur Sessone, à l'est, ces deux villes étant raccordées au "Grand Réseau" (à voie normale).
   Elle sera à voie unique, métrique, mais avec un gabarit permettant ultérieurement de la mettre en voie normale. (Toutefois, il s'avèrera que cette possibilité était impossible à mettre en oeuvre à cause des rayons de courbure trop courts)
   Néanmoins, il est envisagé d'y faire transiter des wagons à voie normale sur chariots porteurs. Sur certains sites industriels importants, il est même envisagé de poser des petits réseaux locaux à voie normale pour y faire s'y déplacer ces wagons.
   Construction de la ligne dite "vicinale", qui relie Granbourg aux villes voisines de Villouest la Neuve et Ostville sur Sessone et leurs gares du \Grand Réseau" à voie normale.

   Une partie de la Bourgeoisie décide de faire constuire un quartier neuf, "Granbourg-Gare Vicinale" face à la future gare. Ce quartier va bien sûr respecter les règles d'urbanismes les plus modernes à l'époque, pour qu'il ressemble aux nouveaux quartiers prestigieux type "Haussmann" de Paris.
   Ces constructions devront donc être conformes à la loi du 26 mars 1852, à la circulaire d'Haussmann du 21 septembre 1855, et au décret du 27 juillet 1857. Toutefois, le décret du 22 juillet 1882, publié trop tard, ne sera donc pas pris en compte...
   Ces règlements imposent donc des façades de seulement trois étages (les constructions parisiennes en ont quatre) sur rez-de -chaussée, sans saillie, avec chambres de bonnes mansardées dans les combles. Le rez-de-chaussée, à usage de commerce ou non, se démarquera des étages par la nature de ses matériaux, et sa décoration. Il n'est pas prévu de construire d'entresol, pas assez rentable à la location, afin de gagner un étage courant pour une même hauteur de façade.
Inauguration du "Vicinal" :
   10h30 - Le premier train part de la gare de Villouest la Neuve, avec des représentants de la Mairie et de l'Etat.
   10h31 - Avec une minute de retard, le premier train part de la gare de Ostville sur Sessone, avec des représentants de la Mairie et de l'Etat.
   11h34 - Le train parti de la gare de Villouest la Neuve entre en gare de Granbourg, voie "A", et est accueilli par la Municipalité au grand complet.
   11h37 - Le train parti de la gare de Ostville sur Sessone entre en gare de Granbourg, voie "B", et est accueilli par la Municipalité au grand complet.
   11h39 - Début de la cérémonie officielle : discours des différentes personnalités de l'Etat, du Département, et des trois communes.
   12h00 - Vin d'honneur et petits fours.
   14h47 - Fin de la cérémonie. Après échange de convois par les personnalités, les deux trains poursuivent leurs parcours.
Période très anarchique
   Chaque "Grand Patron d'Industrie" n'hésite pas à faire construire "SON" embranchement entre le Vicinal et ses usines, en gênant si possible les autres usines.
   On en arrive alors au résultat abbérant où deux usines mitoyennes font construire chacune un embranchement privé de cinq kilomètres, ces deux embranchements se raccordant au vicinal à quelques mètres seulement l'un de l'autre...
La raison commence à primer
   Devant l'anarchie, et surtout le gaspillage financier que représente, par exemple, les deux fameux ponts de 153m de long chacun, à à peine 10 m l'un de l'autre, constuit par deux groupes riveaux, pour traverser une vallée marécageuse..., les "Grands Patrons d'Industrie" (sauf deux irréductibles...) se réunissent avec les dirigeants du Vicinal pour rationnaliser tout cela, et cesser de se contrer mutuellement, et de faire plutôt front commun contre les autres régions industrielles.
La raison prime enfin
   A la satisfaction générale, un accord est signé :la Compagnie du Vicinal reprends l'ensemble des embranchements actuels et s'engage à les rationnaliser en faisant disparaître les doublons.
Début de la Première Guerre Mondiale
   Les usines vivent une période difficile, de nombreux ouvriers étant mobilisés au front.
Retour à la normale ?
   Les militaires démobilisés reviennent dans les usines
   Hélas, après les terribles pertes humaines, ils ne sont plus assez nombreux, et des problèmes d'embauche se posent.
   Les ouvriers qui habitent en ville se plaignent du trajet énorme à faire pour aller travailler.
   Certaines entreprises ont créé des citées ouvrières près des usines, mais les familles se plaignent d'être loin de tout, la moindre course nécessitant pratiquement de revenir en ville !
   D'autres entreprises ont racheté d'occasion, ou loué au Vicinal, du matériel voyageur, et organisent des navettes entre leurs usines et la gare de Granbourg.
   Certaines se mettent même à organiser des trains directs depuis les gares des villes voisines de Villouest la Neuve et Ostville sur Sessone jusqu'à leurs usines.
   La municipalité de Granbourg s'apperçoit que ses usines profitent de moins en moins à ses habitants, et de plus en plus à ceux des autres communes, en raison des erreurs d'implantation des usines et de la gare Vicinale autrefois.
   Un grand débat est lancé pour remédier à cet état de fait. L'idée d'un tramway urbain commence à circuler.
Le principe d'un tramway urbain à Granbourg est adopté !
   Il traversera toute la commune, y compris les ruelles du coeur historique.
   Il sera à voie unique, métrique comme le Vicinal, les ingenieurs ayant prouvé qu'une voie normale ne pouvait en aucun cas traverser le centre-ville trop tortueux, et la municipalté refusant la voie de 60 cm pour des raisons de prestige.
   Il aura comme terminus la place devant la gare de Granbourg.
   Ses voies seront totalement indépendantes de celles du Vicinal, mais un raccordement sera posé pour permettre un échange de matériels.
   Le premier tram urbain entame sa traversée de Granbourg.
   Toute la population fait la fête !
Début d'une période difficile !
   Devant les difficultés de déplacement, un autorail diésel tout neuf est équipé d'un gazogène et assure la liason régulière :.
- Gare de Villouest la Neuve,
- Gare de Granbourg,
- Après rebroussement, gare de Granbourg (l'autre terminus du tram),
- Gare de Granbourg,
- Gare de Ostville sur Sessone,
   Cet autorail empruntait donc, à la satisfaction générale, aussi bien les voies du tram urbain que celles du Vicinal.
La région se remet lentement des destructions de la guerre
   Le Vicinal et le tram urbain sont sollicités au maximum.
   L'habitude est conservée de faire circuler quelques convois "en interconnexion" sur les deux réseaux Tram/Vicinal.
Début dans tout le pays de la mode "anti-tram", cet objet désuet et dépassé...
   Des esprits "supérieurs" militent pour la suppression du tram local, et par son remplacement par des autobus "modernes et confortables".
   Le Vicinal lui-même commence à être remis en cause.
MORT DU TRAM !
   Le lobby du bus a gagné, une société est créée, trois bus sont commandés pour remplacer le tram.
   Dans la foulée, une étude est lancée pour la suppression du Vicinal, au profits d'autocars.
Fin du tramway urbain
   A 21h37, le dernier tram vient de terminer son dernier trajet, et rente tristement au dépôt, en attente de ferraillage...
Inauguration des bus !
   08h30 - Le premier bus sort de son dépôt et se rend à son terminus.
   08h40 - Début du premier trajet.
   08h42 - Entrée dans les ruelles du centre-ville.
   08h44 - Dans un virage trop serré, le bus arrache une partie de l'auvent de la boucherie "L'Os à moëlle". Fort mécontentement local.
   08h45 - Le second bus sort à son tour du dépôt.
   08h46 - En faisant une marche arrière pour se dégager de l'auvent, le premier bus écrase l'étalage du fleuriste voisin. Le mécontentement local s'amplifie nettement.
   08h49 - Léon, patron du bar-tabac, réussit un exploit : remonter son auvent en moins de sept secondes. Par la suite, il ne réussira jamais à renouveler cet exploit. Pourtant, ce sera une réussite totale : l'auvent sera encore intact après le passage du premier bus. Seules les tables et les chaises de la terrasse seront à remplacer...
   08h53 - Bien qu'il ait progressé de plus de 500m depuis chez Léon, le premier bus n'a rien cassé de nouveau. Hélas, il est maintenant bloqué dans une ruelle en courbe manifestement trop serrée pour lui, et il essaie de manoeuvrer...
   08h55 - Ignorant tout des déboires de son collègue, le conducteur du second bus entame son premier trajet.
   08h59 - Le second bus passe sans problème devant "L'Os à moëlle" (il n'y avait plus rien à arracher...).
   09h00 - Le troisième bus sort à son tour du dépôt.
   09h01 - Léon constate qu'il a eu tort de rabaisser son auvent après le passage du premier bus, le second bus vient juste de l'emporter avec lui...
   09h04 - Le second bus arrive juste derrière le premier, toujours coincé. Les deux conducteurs essaient ensemble de manoeuvrer.
   09h09 - Juste avant qu'il n'entame son premier tour, le troisième bus est stoppé par la Police Municipale, qui lui enjoint de retourner au dépôt !
   09h33 - Les deux premiers bus sont toujours coincés en centre-ville, mais ne bloquent plus les voies de l'ex-tram.
   09h45 - L'ex-tram n'est plus "ex-" : un premier tram est ressorti en catastrophe de son dépôt pour prendre la relève des bus défaillants en centre-ville.

Depuis, le tram urbain n'a plus jamais cessé de fonctionner, et plus personne n'ose parler de supprimer le Vicinal.

La ville de Granbourg a décidé de jouer à fond la carte du tourisme :
- Rénovation du coeur historique et du quartier de la gare vicinale "à l'ancienne" avec réfection des voies du tram et du Vicinal. (A cette occasion, de nombreux vestiges ont été remis à jour, y compris environ 200 mètres de voie normale rue du commerce, sans doute un vestige d'une voie de liaison entre deux anciennes usines)
- Destruction d'une friche industrielle à l'est de la ville, et création par le département d'un Parc, avec un lac au centre, reste d'une ancienne carrière.
- Prolongation de la voie du tram urbain de la station de Granbourg jusqu'au lac (qui est inacessible aux voitures).
- Création d'un Syndicat Intercommunal avec les villes de Villouest la Neuve et de Ostville sur Sessone pour l'entretien de la plate-forme et de la voie du Vicinal.
- Création de l' "ASEMA", Association pour la sauvegarde et l'Entretien du Matériel Ancien, en partie subventionnée par le Syndicat Intercommunal, le Département et la Région.
- Organisation périodique de fêtes rétrospectives, avec circulation de matériels anciens sur le Vicinal et le Tram Urbain, et personnel en costumes d'époque.

Lors de ces fêtes, les autres réseaux et musées envoient souvent du matériel métrique ancien, présenté en statique ou en circulation exceptionnelle. Il n'est pas rare non plus d'exposer du matériel à voie normale sur le coupon de rails de la rue du commerce.

   Devant les difficultés d'approvisionnement des boutiques du coeur historique, les commerçants regroupés au sein de l' "Association des Commerçants du Centre", tentent une expérience en partenariat avec l' "ASEMA", le Syndicat Intercommunal et le Syndicat d'Initiative : utiliser la voie du Tram pour leurs livraisons.
   Plusieurs essais sont en cours : circulation de wagons derrière un tram, circulation de fourgons automoteurs, ...Il y a même un industriel qui fait circuler une rame marchandise complète après avoir fait poser un raccordement jusque dans son entrepôt (non visible sur ce module).
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